La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a mis fin à la séance de questions au gouvernement jeudi, après une interpellation raciste dans l'hémicycle qui a provoqué l'indignation des députés.

Le député La France insoumise Carlos Martens Bilongo s'exprimait sur le « drame de l'immigration clandestine », lorsqu'un parlementaire du Rassemblement national a lancé dans l'hémicycle « qu'il(s) retourne(nt) en Afrique », sans que l'on sache qui ses propos visaient. Après quelques minutes de confusion, la présidente de l'Assemblée a mis fin à la séance « compte tenu de la gravité des faits » et de « l'émotion légitime » dans l'hémicycle. Des élus de gauche et de la majorité ont attribué l'interpellation au député RN Grégoire de Fournas.

« Le racisme n'a pas sa place dans notre démocratie », a prévenu jeudi la Première ministre, Élisabeth Borne, en indiquant que « naturellement », le bureau de l'Assemblée nationale « devra prendre des sanctions ». Le groupe Renaissance « ne siègera plus » tant que le député RN accusé d'avoir lancé dans l'hémicycle des propos racistes à l'encontre de son collègue LFI ne sera pas lourdement sanctionné, a par ailleurs indiqué jeudi le vice-président du groupe Sylvain Maillard. « Marine Le Pen doit exiger sa démission sans délai », a tweeté de son côté Stéphane Séjourné, numéro un du parti présidentiel.

Le groupe RN nie 

« Aujourd'hui, l'extrême droite a montré son vrai visage », a estimé la présidente des députés LFI Mathilde Panot. « Nous allons demander la sanction la plus forte, l'expulsion pour plusieurs mois » de ce député, a indiqué Mathilde Panot à la presse.

Le groupe RN à l'Assemblée a nié jeudi que son député Grégoire de Fournas ait directement visé Carlos Martens Bilongo par une interpellation raciste. « Grégoire de Fournas a déclaré "qu'ils retournent en Afrique" en parlant du bateau transportant les migrants en Europe (sujet de la question au gouvernement), en aucun cas en parlant du député », selon le groupe d'extrême droite. « C'est plutôt une manipulation pas très classe de LFI », estime Sébastien Chenu, vice-président RN de l'Assemblée.

Le député de Gironde Grégoire de Fournas a, lui aussi, nié toute intention raciste à l'égard de son collègue et assuré que ses propos ont été déformés. « Nous sommes en face d'une manipulation de La France insoumise qui cherche à dénaturer mes propos pour me faire tenir des propos dégueulasses vis-à-vis d'un collègue député français de la nation qui a la même légitimité que moi sur ces bancs », a-t-il déclaré.

rfi

 

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