Mercredi, 13 novembre 2024 20:13:43

En Belgique, ce sera bientôt une réalité : hommes et femmes prostitués seront salariés et les patrons de maisons closes exerceront en toute légalité. Deux ans après avoir décriminalisé le travail du sexe, le Parlement belge a adopté la semaine dernière la toute première loi encadrant le salariat dans le secteur.

 

La Belgique rejoint ainsi l’Allemagne, les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande, qui autorisent déjà des formes de salariat dans le secteur. C’est la première fois que ces contrats de travail font l’objet d’un texte de loi spécifique. Pour les hommes et femmes prostitués belges, c’est surtout une option supplémentaire en termes de statut.

Depuis la décriminalisation du travail du sexe en 2022, ceux-ci pouvaient déjà exercer comme auto-entrepreneurs mais cela implique une comptabilité complexe. Le salariat peut donc permettre un accès plus simple aux droits sociaux. Et pour aider celles et ceux qui le souhaitent à sortir facilement de la prostitution, le texte permet aux travailleurs du sexe de quitter leur emploi sans préavis, sans que cela les empêche d’accéder aux allocations chômages. 

Une loi qui fait débat

Il y a d’un côté les soutiens du texte avec parmi eux les associations de travailleurs et travailleuses du sexe. Ces dernières estiment que cela va permettre de mieux lutter contre le proxénétisme et d’améliorer les conditions de vie et de travail des prostitués.

De l’autre côté, certaines associations féministes dénoncent une normalisation de l’exploitation du corps des femmes et craignent une augmentation du marché de la prostitution et des réseaux de traite. Elles s’inquiètent du sort des prostituées migrantes et sans papiers, véritable angle-mort de la loi puisque celles-ci ne pourront pas accéder au salariat et risquent donc d’être encore plus précarisées et vulnérables.

rfi

 

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