Plusieurs centaines de personnes ont assisté à un office religieux dans un célèbre monastère de Kiev où les moines d’une Eglise orthodoxe liée à Moscou sont confrontés à un avis d’expulsion émis par les autorités et arrivant à échéance mercredi. Fondé au XIsiècle et classé par l’Unesco au Patrimoine mondial, le monastère, qui surplombe les rives du Dniepr, héberge le siège de l’Eglise orthodoxe ukrainienne soumise au patriarcat de Moscou avant l’invasion russe lancée en février 2022.

Cette confession a annoncé en mai la rupture de ses liens avec l’Eglise russe dont le patriarche russe, Kirill, a soutenu avec vigueur la guerre contre l’Ukraine. Mais le gouvernement de Kiev estime que cette Eglise reste de facto dépendante de Moscou. Les autorités ont ordonné aux religieux de quitter mercredi au plus tard la laure des Grottes, mais les moines ont jusqu’à présent refusé de partir.

« C’est injuste », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) l’archimandrite Nikon interrogé dans ce vaste complexe connu pour ses splendides dômes dorés. La situation restait calme sur le site dans la matinée, selon une équipe de l’AFP, mais il n’a pas exclu une éviction plus tard dans la journée : « Tout est possible, le diable ne dort pas. »

Le chef du monastère, le métropolite Pavlo, avait appelé la semaine passée les fidèles au « devoir de défendre cet endroit saint ». Plusieurs centaines de fidèles ont assisté à un office religieux, dans une église et à l’extérieur, dans un froid saisissant et sous une neige légère. A l’entrée du site, comme les jours précédents, la police filtrait uniquement les entrées et sorties des véhicules, en demandant aux conducteurs d’ouvrir le coffre. Les fidèles et visiteurs étaient libres d’entrer et sortir.

 

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