Une fuite qui fait tache. Alors que les États-Unis ont annoncé l'ouverture d'une enquête concernant la divulgation non-autorisée de documents classifiés attribués à l'Agence nationale de renseignement géospatial et à l'Agence de sécurité nationale concernant une potentielle offensive d'Israël sur l'Iran, on en sait désormais un peu plus sur la teneur de ces données sensibles.
Comme l'explique la BBC, si les autorités américaines n'ont pas encore établi la source de cette diffusion, piratage ou source interne, sur les documents sont inscrits les indications "Top Secret" et "FGI", pour "Foreign Government Intelligence."
Les documents ont été diffusés via le canal Telegram Middle East Spectator, qui s'identifie comme étant basée à Téhéran, a indiqué que ces données provenaient d'une "source informée au sein de la communauté du renseignement américain."
Attaque balistique?
Sur le fond, ces documents constituent une évaluation américaine classifiée des préparatifs d'Israël pour frapper des cibles en Iran. Ils seraient basés sur des renseignements analysés datés des 15 et 16 octobre.
Comme l'explique encore le média britannique, il y est question de deux systèmes de missiles balistiques à lancement aérien nommés Golden Horizon et Rocks. Dans le détail, Rocks est un système de missile à longue distance tandis que Golden Horison doit faire référence au missile Blue Sparrow, qui pour sa part a une portée d'environ 2.000 kilomètres.
Selon des experts militaires interrogés par la BBC, l'utilisation de ces dispositifs permettrait d'éviter à des avions de guerre israéliens de survoler des pays voisins de l'Iran, tels que la Jordanie. En revanche, rien n'indique une potentielle activation de la dissuasion nucléaire israélienne.
Peu après l'attaque balistique iranienne sur Israël du 1er octobre, l'État hébreu avait promis une riposte en direction de Téhéran, sans que sa nature ne soit pour l'heure révélée. Dans les documents diffusés la semaine passée, aucune mention de cible précise, ni d'un calendrier de frappes, ne sont à noter.
Biden "préoccupé"
La divulgation de ces documents a fait largement réagir outre-Atlantique. Selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, le président Joe Biden s'est dit "profondément préoccupé" par cette fuite, dans des propos repris par CBS.
"Je sais que le ministère de la Défense enquête sur cette affaire et je suis sûr qu'au fur et à mesure de ses investigations, il tentera de déterminer la manière dont ces informations ont été rendues publiques", a ajouté John Kirby.
Pour sa part, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a assuré que l'affaire était "en cours d'examen" et que Joe Biden avait "une confiance totale" dans son administration.
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