Le front libano-israélien, où le Hezbollah et l’armée israélienne s’affrontent depuis le 8 octobre, s’est embrasé ce samedi 27 juillet. Côté libanais, quatre combattants du parti chiite ont été tués dans un raid israélien. Dans le Golan occupé et annexé par Israël, le Haaretz fait état de dix morts, âgés de 10 à 20 ans, dans la chute d’un projectile sur un terrain de football dans la localité druze de Majdel Shams.
« L'organisation terroriste Hezbollah est à l'origine du tir de la roquette sur un terrain de football à Majdal Shams », a déclaré l'armée israélienne dans un communiqué. De son côté, un responsable du Hezbollah cité par l’agence Reuters a nié « toute responsabilité dans l’attaque » qui a tué dix personnes et blessé 19 autres.
Le président israélien, Isaac Herzog, a également accusé le Hezbollah d'avoir « violemment attaqué et tué des enfants aujourd'hui, dont le seul crime était de sortir jouer au football. Ils ne sont pas revenus », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Plus tôt dans la journée, le parti d'Hassan Nasrallah avait revendiqué quatre autres opérations. Les combattants chiites ont tiré plus de 150 roquettes Katioucha et lancé plusieurs escadrons de drones suicides. Les opérations du Hezbollah se sont intensifiées en fin d’après-midi avec sept attaques en moins de trois heures.
Parmi les cibles visées par le Hezbollah figurent des batteries d’artillerie à Zaoura, dans le Golan, des QG de bataillons israéliens dans les fermes de Chebaa occupées par Israël et revendiquées par le Liban et dans le doigt de la Galilée. Ces régions sont situées sur les contreforts du Golan syrien, occupé et annexé par Israël.
Israël « se prépare à répondre »
Cette escalade s’est produite après la destruction par l’aviation israélienne de deux habitations dans la localité de Kfar Kila, dans le secteur central de la zone frontalière, où quatre combattants ont été tués. L’artillerie israélienne a aussi pilonné sept autres villages libanais.
L'armée israélienne a dit samedi « se préparer à répondre » au Hezbollah libanais après cette attaque « la plus meurtrière » contre des civils en Israël depuis celle du Hamas le 7 octobre. « Nous allons nous préparer à répondre au Hezbollah, nous terminerons nos évaluations et nous agirons », a déclaré le porte-parole de l'armée, le contre-amiral Daniel Hagari.
De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu s'est entretenu avec le leader de la communauté locale et a indiqué qu'Israël ne laisserait « pas cette attaque meurtrière sans réponse » et que le Hezbollah en « paierait le prix fort, un prix qu'il n'a jamais payé auparavant », selon un communiqué du bureau du Premier ministre.
Un « bain de sang »
Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a réagi suite à l'attaque.
« Des images choquantes depuis le terrain de football de la ville druze de Majdal Shams. Je condamne fermement ce bain de sang. Nous avons besoin d'une enquête internationale indépendante sur cet incident inacceptable. Nous exhortons toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter une nouvelle escalade », a-t-il écrit dans un communiqué publié sur son compte X.
Les États-Unis, eux, ont tenu à réaffirmer leur « soutien indéfectible » à Israël. « Les États-Unis continueront à soutenir les efforts visant à mettre fin à ces terribles attaques », à la frontière entre le Liban et Israël, a déclaré un porte-parole du Conseil national de sécurité, estimant qu'il s'agissait « d'une priorité absolue ».
rfi