En Israël, les analogies avec la période de la Shoah sont utilisées et elles provoquent un certain malaise. À Yad Vashem, on s'insurge notamment contre ce phénomène. Dernier exemple en date, le port de l'Étoile jaune par un diplomate israélien.
L’ambassadeur d'Israël aux Nations Unies voulait un symbole fort. Il a décidé d’arborer l’étoile jaune, celles que les Juifs étaient contraints de porter pendant la Seconde Guerre mondiale. Et cela jusqu’à l’adoption par le Conseil de Sécurité de l’organisation d’une résolution condamnant le massacre perpétré par le groupe terroriste Hamas le samedi 7 octobre. « Certains d'entre vous ont oublié pourquoi cette organisation a été créée après la Shoah », s’est écrié Gilad Erdan. « Alors je vais vous le rappeler. À partir de ce jour, à chaque fois que vous me regarderez, vous vous rappellerez ce que cela signifie de rester silencieux face au mal. »
Le Conseil de sécurité de l'ONU a exposé ses profondes divisions sur la guerre, rejetant quatre projets de résolutions. Certains textes ont été bloqués notamment par les États-Unis, alliés d'Israël, parce qu'ils ne mentionnaient pas le droit d'Israël à se défendre. Un autre présenté par les Américains a été bloqué par la Russie et la Chine, car il ne réclamait pas clairement un cessez-le-feu.
Un badge bleu-blanc aux couleurs du drapeau israélien proposé à la place
Le geste du diplomate israélien est loin d’avoir fait l'unanimité en Israël, pointe notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. C’est le directeur de Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem qui le premier l’a dénoncé. Pour Dani Dayan, cela déshonore à la fois les victimes de l’Holocauste et l’État d'Israël dans une période où l’antisémitisme refait surface. L’étoile jaune, rappelle-t-il, symbolisait l’impuissance des juifs face à la machine d’extermination des nazis. Il propose d’arborer un autre symbole à la boutonnière : un badge bleu-blanc aux couleurs du drapeau israélien.
rfi