L’ancien chef spirituel de l’Église anglicane prend la parole pour la première fois depuis son retrait. Justin Welby a été poussé à la démission en novembre 2024, accusé d’avoir couvert un scandale d’abus sexuels au sein de l’institution religieuse. L’ex-archevêque de Canterbury admet avoir commis des erreurs dans une interview à la BBC.
En 2013, l’Église anglicane est avertie des agressions physiques et sexuelles d’un missionnaire, John Smyth, décédé aujourd’hui, rappelle notre correspondante à Londres, Émeline Vin. Mais son chef, l’archevêque de Canterbury ne prend aucune mesure. Cinq mois après son départ forcé, Justin Welby tente d’expliquer ce qui a bien pu se passer.
« Tous les jours, nous recevions de nouvelles affaires d’agressions qui n’avaient été pas traitées correctement dans le passé. C’était un nouveau dossier. Cette période était accablante. La vérité, c’est que j’ai fait des erreurs. En tant qu’archevêque. Je n’ai aucune excuse : être submergé est une raison, pas une excuse », a-t-il déclaré.
Justin Welby a été poussé vers la sortie en novembre 2024 après la publication d'un rapport accablant qui a conclu qu'il n'avait pas signalé immédiatement aux autorités un agresseur qui s'était attaqué à plus de 130 enfants et jeunes hommes pendant plusieurs décennies. L'ancien archevêque de Canterbury avait prononcé à la Chambre des Lords un discours de démission truffé de plaisanteries, qui avait ulcéré les victimes et qu’il dit regretter aujourd’hui. Il dénonce, à l’échelle de la société, une « culture du jugement ».
Le futur chef de l'Église anglicane désigné par Charles III
Il a également estimé qu'il y avait parfois une « précipitation » à juger les chefs d'institutions lorsque celles-ci sont prises dans le tourbillon d'un scandale. « Il y a une absence de pardon, nous ne traitons pas nos dirigeants comme des êtres humains », a-t-il déploré, affirmant que « nous attendons d'eux qu'ils soient parfaits ». « Si vous voulez des dirigeants parfaits, vous n'aurez pas de dirigeants », a-t-il encore critiqué.
Le futur chef de l'Église d'Angleterre sera désigné par le roi Charles III à l'issue d'un long processus de sélection, dirigé par un ancien chef du service de sécurité intérieure, le MI5. Son nom ne sera pas connu avant l'automne, selon les médias britanniques. C'est l'archevêque d'York, Stephen Cottrell, 66 ans, deuxième plus haut dignitaire de l'Eglise, qui a pris par intérim la tête de l'institution.
Rfi