En Israël, chacun sa guerre, chacun son combat. Depuis toujours, la communauté juive ultraorthodoxe vit à part. « Seule la prière et l’étude de la Torah apporteront le salut », estiment ces juifs religieux. Il y a dix jours encore, ils se battaient pour obtenir le renouvellement d’une loi d’exemption militaire. Alors que le pays mobilise actuellement 360 000 réservistes, hors de question pour la majorité des ultraorthodoxes de s’enrôler dans l’armée, comme le reste de la population israélienne.

« Moi, je m’enrôle dans l’armée de Dieu », lâche d’emblée Nathanaël, 16 ans. Comme tous les jeunes garçons ultraorthodoxes de son âge, il est dans une yeshiva, une école religieuse. Ses journées sont exclusivement consacrées à l’étude de la Torah. « Dans la Torah, il est écrit qu’il faut 1 000 personnes dans chaque camp, explique-t-il. Pour 1 000 soldats, il faut 1 000 étudiants en religion. Et ce sont ces étudiants qui, grâce à leurs prières, vont protéger les soldats qui se battent. »

« Chacun son rôle »

En Israël, le service militaire est obligatoire dès l’âge de 18 ans. Sa durée est de deux ans pour les filles, et de presque trois ans pour les garçons. Grâce à une loi faite sur mesure et régulièrement renouvelée, les ultraorthodoxes peuvent bénéficier d’une dispense. Une exemption jugée injuste et qui divise de plus en plus la société israélienne. 

El Hanane ne comprend pas les critiques à l’encontre de sa communauté ultraorthodoxe : « Il suffit aux laïcs de faire tchouva, c’est-à-dire, de devenir religieux. Ils pourront alors venir étudier avec nous et ils bénéficieront, eux aussi, de cette exemption. Chacun doit avoir le choix entre l’exemption ou l’enrôlement. Moi, par exemple, j’admire ceux qui vont se battre, mais chacun son rôle. » El Hanane fait partie d’une minorité au sein de la communauté ultraorthodoxe : il souhaite intégrer l’armée.

rfi

 

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