Le prêtre mexicain Marcelo Perez, connu pour son engagement en faveur de la défense des droits humains et sa dénonciation du narcotrafic, a été tué, dimanche 20 octobre 2024. Selon le parquet, le meurtre aurait été orchestré par des individus armés dans l'État du Chiapas, dans le sud-est du Mexique.
Alors que le père Marcelo Perez venait de célébrer la messe dominicale à San Cristobal de las Casas, « deux hommes à moto ont tiré sur son véhicule », où a ensuite été retrouvé « le corps sans vie du prêtre », a indiqué un communiqué du parquet local. Le gouverneur du Chiapas, Rutilio Escandon, a assuré sur X qu'une enquête avait été lancée « afin que sa mort ne reste pas impunie », rapporte l'AFP.
Le prêtre était connu pour sa dénonciation des violences croissantes dans la région. Dans l’État du Chiapas, la situation s’est aggravée ces dernières années, notamment à cause du conflit entre des groupes criminels qui se disputent les trafics de migrants, d’armes et de drogues près de la frontière. Fin mai, neuf personnes ont été tuées dans deux attaques contre des candidats aux élections générales du 2 juin, selon les informations de l'AFP.
Un engagement sans faille
Les nombreuses actions du père Marcelo Perez lui avaient valu des poursuites de la part des autorités locales. Accusé à tort d’enlèvement au moment d’une vague de violence à Panthelo dans les montagnes de l’État, il était menacé d’aller en prison. Mais ce prêtre, d’origine indigène tzotzil, marchait sans escorte, bien qu’il se savait en danger, rapporte notre correspondante à Mexico, Gwendolina Duval. « On m’a toujours poursuivi, diffamation, calomnie, menaces de mort, ils ont mis un prix sur ma tête. Et ensuite, j'ai été sous mandat d’arrêt. Je n’ai pas peur, non seulement parce que ma conscience est tranquille, mais je sais que j’ai travaillé pour la paix », déclarait-il dans sa paroisse de Cuxtitali à San Cristobal de las Casas en octobre 2023, après une cérémonie pour la paix.
Marcelo Perez était célèbre parmi les fidèles qui appréciaient la simplicité de ses messes. « L’église prêche, dénonce, fait des médiations, reconstruit, organise, mais surtout le peuple sent que nous l’accompagnons, soulignait le prêtre ce jour-là. Je crois que c’est très important aujourd’hui d’accompagner les peuples qui souffrent. »
rFi